Comment détecter une situation suspecte ?
Certains comportements ou certaines situations peuvent sembler incohérents dans un environnement donné. Vous devez savoir vous étonner de ces incohérences et vous demander si cela ne mérite pas un signalement.
La préparation d’une action terroriste n’a pas toujours la perfection que l’on imagine ou que l’on voit dans les séries télévisées. Des incohérences apparaissent et vous pouvez les détecter.
Faites appel à votre bon sens et à votre intuition.
Détecter un comportement suspect, c’est donc savoir s’étonner de l’incohérence entre un détail et une situation ou de l’inadéquation de l’attitude d’une personne avec un lieu.
Toute incohérence vous laissant penser qu’une action violente est en cours de préparation doit vous interpeller, vous étonner et cela doit vous conduire à effectuer un signalement.
il faut par conséquent apprendre à être un observateur de son environnement (voisinage, vie professionnelle, transports en commun, etc.)
Comment une action terroriste est-elle planifiée ?
Comprendre la manière dont se planifie une action violente peut vous aider à déceler certains indices de préparation. Quel que soit le niveau d’expérience des terroristes, ils prépareront leur action de la manière suivante : choix des cibles, préparation de l’action et mise en place.
a) Le choix des cibles
Les actions terroristes peuvent viser des cibles symboliques (des personnalités, une communauté, un corps de métiers représentant l’Etat, etc.) ou indiscriminées (population dans son ensemble) pour créer un climat de terreur et toucher les intérêts économiques du pays
b) La préparation de l’action
Les terroristes conduisent nécessairement des reconnaissances de la cible visée pour en identifier les vulnérabilités et déterminer le mode d’action qui leur permettra d’atteindre l’objectif visé :
- reconnaissance physique du site ciblé,
- seul, en binôme ou en groupe (possible communication par gestes, chronométrage, présence d’une même personne sur le même lieu plusieurs fois sans raison apparente, stationnement prolongé d’un véhicule avec des personnes à bord,etc.) ;
- rassemblement d’un maximum d’informations sur la cible :
• recherches de complicités internes ;
• demandes de renseignements sur les mesures de sécurité par le biais de discussions en apparence anodines ;
• observation de la manière dont se déroulent les contrôles de sécurité, voire test de ces mêmes contrôles via de fausses alertes (type alerte à la bombe) ;
• prises de vues (photographie ou film) des infrastructures du site ciblé et du dispositif de protection mis en place (porte d’entrée d’un ministère, patrouille de militaires, etc.) ;
• prises de notes sur les dispositifs de sécurité (plan du site, positionnement des caméras de surveillance, des portes d’entrée et de sortie, etc.) ;
• recherches d’informations par internet (réseaux sociaux, plans et vues aériennes, etc.).
• utilisation de techniques de dissimulation ou de camouflage (qui peuvent être identifiées par l’entourage de proximité) : utilisation de pseudonymes ou de plusieurs pièces d’identité avec des noms différents, recours à des cartes téléphoniques prépayées ou à plusieurs téléphones portables, etc.
c) La phase précédant l’action
Un individu sur le point de commettre une attaque terroriste dissimulera probablement des armes : couteau, fusil d’assaut, arme de poing, ceinture d’explosifs, munitions, etc. Il aura donc une tenue adaptée et pourra:
- porter un sac anormalement lourd ou déformé par une arme ;
- porter des protections (genouillères, gilet pare-balles) ;
- avoir une tenue inappropriée pour la saison ou suffisamment ample pour cacher une arme ;
- dissimuler une arme dans le dos afin de franchir un point de contrôle qui se limiterait à l’ouverture des vestes sans palpation ;
- montrer des signes de nervosité ou de méfiance en contraste avec l’environnement.
Une attaque à l’explosif peut également être réalisée. Certaines situations doivent vous alerter :
- une lettre ou un colis avec une adresse mal renseignée, portant des traces ou dégageant des odeurs peuvent contenir de l’explosif ;
- un colis ou un sac abandonné. Un sac posé dans un lieu de passage important doit entraîner un signalement ;
- un véhicule en stationnement prolongé depuis longtemps à proximité d’un lieu de rassemblement (marché, lieu de culte, etc.) ou d’un site sensible (mairie, ambassade, etc.).
- Un véhicule piégé ne sera pas mis en place au hasard, il sera situé à proximité de la cible visée. Un véhicule sans plaque d’immatriculation doit vous interpeller.
Comment signaler et réagir ?
Des procédures internes doivent permettre la remontée très rapide d’un signalement.
Si un employé observe des actions ou des comportements suspects, celui-ci :
- peut engager une conversation normale avec l’individu dont le comportement a été remarqué ;
- doit informer ses supérieurs.
En posant des questions ouvertes, l’employé pourra peut-être déterminer si l’individu repéré par son comportement dissimule de mauvaises intentions.
Dans le cas où un individu préparerait une action malveillante, celui-ci pourrait adopter un comportement fuyant, nerveux ou agressif.
Par exemple, si un individu inconnu est repéré à l’intérieur d’une zone non ouverte au public, l’employé pourrait demander qui cette personne souhaite rencontrer. De même, si un individu prend des photos laissant penser à une reconnaissance, l’employé peut demander ce qui suscite l’intérêt de l’individu.
Les employés, et notamment ceux en charge de la sécurité des biens et des personnes, doivent être sensibilisés dans la mesure du possible à ce type de situations et à la réaction à adopter.
Les opérateurs peuvent sensibiliser leurs employés par des mises en scène concrètes leur permettant d’acquérir les bonnes réactions et attitudes.
source: brochure vigipirate 2016